CÉRAMIQUE
La céramique est le fonds le mieux conservé depuis la création du musée. Grâce à la nature fragile du matériau, elle est déposée en caisse et entreposée dans le cave du musée dès 1914, ce qui assura et en facilita l'évacuation.
Importante collection de 1082 pièces, elle est constituée de plusieurs ensembles du 16ème au 21ème siècle, en provenance de toute la France, mais également d'Europe et d'Asie.
Une invitation au voyage
Parmi ses plus belles pièces, la collection compte des faïences de Delft, des majoliques italiennes et des porcelaines de Chine et du Japon. Miroir de la société, l'art céramique témoigne des goûts et des modes et atteste des relations culturelles entretenues par la Flandre avec l'Orient.
Les évolutions de la céramique sont une histoire d'influences et de techniques : dès l'Antiquité, le bassin méditerranéen est centre de production artistique ; au 17ème siècle toute l'Europe envie à l'Asie la finesse de ses porcelaines et, pour des siècles à venir, la maîtrise de ses coloris ; le Nord de l'Europe devient au 17ème un important centre de production et de diffusion ; l'inspiration des motifs et décors arabisants ne cessent de traverser les frontières...
Les ensembles conservés au musée permettent aujourd'hui de raconter cette formidable histoire de la Céramique à travers l'espace et le temps.
La création française
Le 17ème siècle voit la naissance de plusieurs centre de productions un peu partout en France, qui se développent tout au long du 18ème : Nevers, Rouen, Marseille, Vincennes, Niderviller... Certains se démarquent pour devenir de véritables manufactures de référence et des centres d'influences en matière de faïence à une échelle nationale.
Le Nord de la France n'est pas en reste, car il bénéficie de l'influence des deux importants centres de production que sont Delft et Rouen, ce qui n'empêche pas les faïences régionales de parfois se distinguer. Aire-sur-la-Lys, Saint-Omer, Lille ou encore Saint-Amand sont autant de villes productrices de céramique dont de nombreuses pièces sont aujourd'hui présentes des les collections du musée.
Un patrimoine bailleulois
Au début du 18ème siècle Bailleul compte deux faïenceries : l'une est située rue saint Jacques et l'autre rue de Lille. Les pièces issues de ces fabriques se déclinent en pièces de vaisselle, objets de toilette ou du quotidien, objets de culte, figurines et carreaux émaillés.
La production bailleuloise bénéficie d'une certaine notoriété mais le contexte géopolitique des années 1790 amorce son arrêt total pendant la 1ère moitié du 19ème siècle.
Plus anecdotique, la manufacture située rue de Lille est achetée en 1797 par un ancêtre de Marguerite Yourcenar, M. Cleenewerck de Crayencour.
La statuette de facture bailleuloise de Saint Antoine conservée au musée prend une double fonction au sein des collections : celle de témoin de cette production locale du 18ème siècle, et celle de mémoire quant à la présence de l'ordre religieux des Antonins à Bailleul.
Pour citer un autre exemple moins emprunts d'histoire et de symbolique, plusieurs services à vaisselle produits dans la cité flamande prennent bonne place dans le fonds permanent.
En 2012 le musée fait appel à des artistes céramistes contemporains pour interpréter les représentations humaines et animales de ses collections, ouvrant ainsi la possibilité pour le musée d'explorer la céramique moderne.